Un transfert...Ce mot me laisse songeuse. Comme si on ne parlait que de moi là, comme si vous ne comptiez pas, vous en tant que personne, mais uniquement comme symbole, passage d'un individu à l'autre, messager, relais de ma propre histoire...
Après tout qu'importe, vous comptiez pour moi et ça ne s'efface pas.c'est comme un tatouage. Une rencontre de l'âme.
Quand je l'ai vue pour la première fois, elle était presque aphasique; elle sortait de sa TS, à bout de mots. Deux jours après, son humeur avait monté en flèche, elle était devenue très loquace, presque logorrhéïque...Chez elle, les états d'humeur changent très rapidement. Je m'en suis vite aperçu.
Dès notre deuxième entretien, je l'ai écoutée et mise à l'aise :
"Il y a des gens qui pensent très vite. Ce n'est pas leur faute. Maintenant il va falloir travailler sur les signaux de votre maladie, vous, votre mari et moi."
Elle a souri.
L’avion décolle. J’emporte tous ces sourires et cette musique en moi. Aujourd’hui je vole vers min bonheur. Quand je retrouve Olivier à la fontaine aux lions, il me dit:
- Je t’aime Nina ! La musique, c’est de l’amour...
Elles ne savent pas si elles vivent ou si elles rêvent. Si elles ont une soeur vraiment, si elles la reverront un jour. Si elles ont une mère. Si Mélina existe ou a existé. Si elles sont à la naissance du monde, où le chant de Mélina, qui monte de la mer est en train de créer la musique. Si le monde s'ouvre ou s'il s'engloutit et qu'elles sont les dernières survivantes.
Elles ne savent pas quel est leur destin. Sur une île perdue. Dans l'océan des âmes mortes.
Le sang qui bat aux tempes. Ou les sabots des chevaux qui galopent dans la steppe. Les deux.
Celui de la jeune fille portée par ce cavalier blanc.
Ce sang. Ce rouge. Aperçu trop tôt dans sa jeune vie.
Les chevaux qui galopent. Ces relais clandestins. Cette peur chevillée dans son corps. Les kilomètres qui défilent et son corps qui saute comme saute son coeur dans sa poitrine blessée.
La Danse, c’est magique! Même les éclats de voix de Madame Léna quand elle nous corrige ne m’impressionnent plus. Je danse et je rêve! Au bout d’une heure, il faut redescendre sur terre; je traîne toujours dans le hall pour prolonger la magie. Quand je retrouve maman dans le hall, j’ai toujours le sourire.
Claire Laforêt ne sait pas si elle est jolie; ce qu'elle sait, c'est que ses parents sont beaux et qu'elle ne leur ressemble pas.
ricochets
à la tombée du soir
songe du goëland
dans les roselières
à la recherche d'un cygne
cailloux blancs
bleu du ciel
les silhouettes des arbres
enchantent le ciel
des lucioles dans la nuit
tracent un chemin d'éternité
lumière du lac