Natalie Nourigat

La cuisine, vu par le prisme de l'Histoire...voici une vraie bonne idée. Premier constat : la cuisine nous en dit beaucoup sur l'époque que l'on cible.



Ce premier tome s'intéresse à la cuisine médiévale. Le principe est le suivant : une succession d'histoires courtes, entrecoupée de textes (souvent des recettes), illustre tel ou tel aspect de la conception médiévale de la cuisine et du repas. La fin de l'ouvrage est constitué d'un résumé des principaux items à retenir.

Je pense qu'il est sage d'envisager ce livre comme un documentaire, plus que comme une bd, tant les bandes en question paraissent, finalement superflues...C'est là où le bas blesse. En effet, lesdites historiettes ne cassent pas trois pattes à une cigogne et les dessins de Natalie Nourigat, bien qu'ils aient l'avantage de me faire découvrir une auteure américaine dont j'ignorais l'existence, et tout mignons soient-ils, ne me paraissent pas vraiment en adéquation avec le sujet...Mais c'est purement une affaire de goût.



En revanche, en ce qui concerne l'aspect historique de la chose, il me semble que l'essentiel, nécessaire à l'introduction du sujet, est présenté avec clarté et que les sources sont établies, à savoir : "le Viandier" (attribué par erreur à Taillevent), "la bataille des Vins", du clerc-poète Henri d'Andeli, ainsi que les divers "mesnagiers" (ouvrage rédigé par l'époux, à destination de son épouse et expliquant ses préférences, quant à la tenue du foyer) et autres "civilités" (ouvrages destinés à enseigner les règles de savoir-vivre aux enfants) parvenus jusqu'à nous.



Ainsi, s'il fallait retenir quelque chose de la cuisine médiévale, ce serait qu'elle est fortement structurée par les deux pouvoirs qui régissent cette époque, à savoir la noblesse et l'Eglise (donc le rang social conditionne ce que l'on mange) et que la nourriture est considérée (selon une conception héritée de l'antiquité, et précédant la théorie des "humeurs") comme la première des médecines.



J'ai finalement été mis en appétit par cette bd sans prétention, mais qui a su m'initier à un sujet vraiment intéressant et qui mériterait d'être exploré plus avant.

Le livre s’ouvre par un affrontement entre deux ordres, les Clunisiens qui s’arrangent avec la règle de Saint Benoît et les cisterciens qui eux la suivent à la lettre.

Il faut dire qu’au Moyen-âge, l’église est très présente dans tous les domaines de la vie , ycompris dans les régimes alimentaires ; entre jours gras, jours maigres et la chasse au péché de gourmandise il n’est rien qui leur échappe.



Histoires sous forme de saynettes mettant en scène les différents mets et recettes de l’époque écrites en vieux françois ainsi que les grands noms de la gastronomie , et un passage sur le traitement allopathique du régime alimentaire.