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Citations de Nathalie Barrie (12)


- Du rhum tavernier, et du meilleur !
Ça tombe bien, une carafe d'origine caribéenne trône sur une étagère.
- Merci matelot, continue-t-il lorsque le gobet attendu rallie sa position.
Il porte le breuvage ambré à ses lèvres et se fige.
- Dites-moi, moussaillon, c'est qui la fille là-bas, au fond ? On ne vous a jamais dit ? Jamais de femme à bord : foi de Roger Le Querrec, officier de la Marine Marchande, pour vous servir !
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J’ai été en fin de carrière assez jeune. Vers 27 ans. Depuis, je n’ai plus jamais travaillé. Du moins au sens où l’entend à peu près tout le monde. Disons que je n’ai plus jamais été salarié – à part pour quelques petits boulots brefs et dérisoires, quand mes finances étaient vraiment dans le rouge. Mais ça ne compte pas. L’important, c’est que j’ai brusquement quitté une route toute tracée – plutôt une autoroute, d’ailleurs, large, cossue et confortable – pour emprunter des départementales qui se sont souvent avéré déboucher sur des chemins de terre ne menant nulle part. Ce n’était pas bien grave, puisque j’avais aussi abandonné l’idée d’aller quelque part en particulier. Le voyage était la destination, comme a dit je ne sais plus qui. (Stan Cuesta, « La Musique a gâché ma vie »)
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La danse est un aspect important de la vie des peuples indigènes d'Amérique du Nord. Depuis des milliers d'années, elle est pour eux un moyen de communiquer entre eux, avec les dieux et avec la nature. La plupart des danses sont accompagnées par des tambours, qui, d'après les danseurs, résonnent en harmonie avec les battements du coeur de la Terre Mère.
Elles suivent souvent un rond symbolisant le Cercle de la Vie, qui n'a ni commencement ni fin.
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Une fois passée sa soixantième année, Jean de Conty a commencé de subir le retour des souvenirs d’un passé lointain.
Il le savait : c’était le signe de l’entrée dans la vieillesse. Cela ne le troublait pas. Il en éprouvait même une forme de plaisir. Il retrouvait, sans l’avoir cherchée, une part perdue de lui-même.
Parfois, le plaisir était incongru, malicieux. Le souvenir qui revenait le distrayait du présent.
Un jour, par exemple, recevant un « Important », il lui a retiré en imagination son costume de quasi ministre pour le vêtir de la blouse fuligineuse du marchand Dutertre, qui, deux fois dans l’année, livrait le charbon chez ses parents. L’image était restée enfouie pendant plus de quarante ans !
Conty entendait le camion de livraison s’annoncer dans un fracas de tous les diables, sur les ornières du chemin, le long de la voie ferrée. Dutertre en descendait dans la douleur, charriait le gros sac sur son dos cassé, le déposait à l’entrée du cellier. Un instant après, il se requinquait du verre de vin rouge qu’il buvait à la cuisine, sur la toile cirée, comme chez chacun de ses clients. Pourquoi l’Important avait-il fait revenir le marchand de charbon ?
À d’autres moments le retour des souvenirs pouvait se faire gênant.
Cela lui arrivait aux heures de fatigue et d’ennui. Lors d’un interminable conseil d’administration, il suffisait d’un visage ou d’un mot pour que la pensée du Président s’en aille vers le passé, y retrouve des trésors, et qu’il paraisse étrangement distrait.
Un soir, comme sa secrétaire lui tendait son élégante mallette de chevreau, il vit instantanément sa mère, Bernadette, dans sa blouse d’intérieur grise, qui lui tendait le seau à charbon. Il sentit dans sa main la pièce de bois lisse qui enrobait l’anse métallique. Il entendit le léger crissement du seau qui balançait sous l’anse. Il avait dû prendre un air égaré, qui inquiéta un peu. Il ne put descendre en rêve, à la cave, jusqu’au tas de charbon luisant. (Laurent Dagord, « Astapovo »)
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A l'origine, la plupart des danses de salon étaient organisées pour les classes moyennes et supérieures, mais le tango a surgi des quartiers les plus pauvres de Buenos Aires, en Argentine.
Vers la fin du XIXè siècle, l'Amérique du Sud était peuplée d'immigrants souvent espagnols et africains, qui avaient importé leurs musiques et leurs danses. Trop pauvres pour organiser d'élégantes fêtes, et l'enregistrement n'existant pas encore, ils dansaient le tango au son d'orchestres de bar ou dehors, sur le trottoir.
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Bien sûr que je me souviens de lui. À l'époque, on s'aimait comme des ados, on était si jeunes. Des amours maladroites, brouillonnes, on découvrait nos corps. On se jurait fidélité pour l'éternité, c'est-à-dire pour la nuit, un peu plus parfois.

(Les témoins, Jean-Yves Robichon)
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C'est vraiment plus fort que lui, les problèmes c'est son carburant !

(Le deuxième recueil, Gabriel Berteaud)
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- Tous ces gens là, regarde-les. Ils sont morts sans le savoir. Morts et découpés et bien rangés dans leur chambre froide en attendant le grill. Le pire c'est qu'ils sont convaincus d'être vivants, alors qu'ils ne sont rien de plus qu'un stock de calories. Comme ces cellules souches, qu'on cultive dans des cuves en usine, pour produire la viande qu'ils sont en train de manger. Ils viennent se cultiver ici dans leur bar, c'est leur cuve personnalisée. Ils boivent. Ils mangent. Ils font le plein de calories qu'ils iront brûler dès demain à l'usine, pour produire quoi ? Des calories, toujours plus de calories, des calories jusqu'à la nausée qui nourrissent les propriétaires de leurs usines, qui eux-mêmes nourrissent les propriétaires de l'Astropole. Puis eux là, ils y gagnent quoi ? Un salaire. Un petit pourcentage des calories qu'ils produisent et qu'ils viennent brûler ici, dans leur cuve. Et ils recommencent ce petit sketch, jour après jour, persuadés que tout ça a un sens, convaincus d'être autre chose que de la viande industrielle. À gerber je te dis.

(Le deuxième recueil, Gabriel Berteaud)
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Si j'avais tenu le coup, je serais aujourd'hui exactement tout ce que je ne suis pas : riche, puissant, normal. J'ai choisi la musique. Il m'arrive de le regretter.

(La musique a gâché ma vie, Stan Cuesta)
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L'assurance, il l'avait apprise comme un rôle de théâtre. Il s'était d'abord étonné du succès de la comédie. Il avait ensuite cultivé les qualités qu'il n'avait pas. L'habitus était venu, il avait fait merveille, il avait duré. Au moins sur la scène du monde.
Ce n'était pas si difficile.

(Astapovo, Laurent Dagord)
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La vie était trop lourde pour qu'on n'en parle pas légèrement.

(Astapovo, Laurent Dagord)
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Nathalie Barrie
- Mince, v'la la patrouille des douanes. J'ai dû sortir des eaux territoriales, scande le retraité de la mer, saluant la petite grand-mère qui entre à son tour.
Pas besoin de faire un dessin, c'est son épouse.
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