En attendant, la fête continue, la fièvre monte. Un brouhaha houleux, ample, terrifiant se dégage de cet inextricable tohu-bohu, parvient dans la brousse aux bêtes sauvages qu’il effraie. Lions, cobas, panthères, buffles, antilopes, etc, s’éloignent, se réfugient au plus profond des fourrés. Seuls, les singes rouges et les cynocéphales, poussés par la curiosité, se faufilent à la faveur de la douce clarté lunaire jusqu’aux abords de la ville. Timidement blottis dans le feuillage, la lèvre pendante, ils savourent à distance respectueuse la musique, cette étrange et enivrante invention des hommes.
N’était la crainte d’être décelés, ils se seraient mis, eux aussi, à danser sur les arbres.