Un soir que je me prélassai sous cette véranda, écoutant d'une oreille distraite mon interlocuteur, ses mots étouffés par le bruit de la mer, je vis un couple enlacé, visage contre visage, mains jointes posées sur son coeur à lui. Ils se tenaient là, deux figures sombres, sous l'arche de la véranda, leurs silhouettes éclairées par la lampe du portail. J'éprouvai de la compassion pour eux, à les voir bercés de cette douce illusion amoureuse, celle qui fait de nos vies un paradis ou un enfer et est la trame de toute littérature.