J’apaisai un peu la faim cruelle qui me torturait, en mangeant abondamment avec mon second petit pain, des framboises et des baies d’airelles que je trouvai en descendant la pente sud de la montagne. L’airelle myrtille ! Combien de fois dans mes courses folles à travers les forêts des Vosges, je m’étais arrêté devant cet arbrisseau, raisin des bois, aux baies bleues couvertes de pruine grisâtre, qui m’invitaient aux longs grappillages… Toute une enfance heureuse se déroula devant mes yeux, d’où coulèrent quelques larmes !