Mais dans une prison de femmes, les détenues ont surtout l'air au bord de la folie, atrocement tristes, dépossédées de tout. Il n'y a pas - ou si peu de femmes braqueuses de banques. Ni de violeuses. Il n'y a pas de criminelles endurcies qui considèrent douze mois derrière les barreaux comme une sorte d'année sabbatique. On ne ren- contre guère que de pauvres créatures désespérées, au bout du rouleau, en pleine confusion mentale, qui ont été arrêtées pour vol à l'étalage parce qu'elles n'avaient plus le sou, ou des malheureuses qui ont entendu des voix leur ordonner d'étouffer leur bébé sous un oreiller.