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Citation de collectifpolar


Teak secoua la tête.

« Un problème ? demanda le chef à l’étui de revolver.

— Non, répondit Teak en tendant une main par la vitre d’un air soudainement enjoué. Je m’appelle Teak.

— Je suis le commandant Moalana », répondit l’homme au short en nylon. Surpris, il échangea avec Teak une furtive poignée de main. Teak sourit, et Moalana se caressa le menton. Il jubilait presque, trop heureux d’avoir croisé sur son chemin ce type avec ses valises remplies de drogue. Il jouait avec Teak et l’offrait en pâture à ses hommes.

Ceux-ci étaient frustrés depuis le matin. De toute façon, pensa Moalana, ils étaient frustrés en permanence. Il pourrait aussi lui prendre la voiture, mais les ordres étaient les ordres. Hatashil avait parlé de modération. Le meurtre de l’espion l’avait rendu dingue. On ne laisse pas nos alliés attachés à un arbre ! Puis il s’était rapidement calmé et leur avait tenu un petit discours. Tout le monde peut se méprendre, avait-il conclu, mais modérez-vous le plus possible. Moalana était très reconnaissant à Hatashil pour sa compréhension après une telle gaffe.

Teak accepta le morceau de khat que le commandant lui offrit et le mâcha. Il n’aimait pas ce goût amer, on aurait dit du chou.

« Je peux en garder un ? demanda-t-il.

— Un sac ? (Moalana éclata de rire, et ses hommes exultèrent.) Tu espères garder un sac ? »

Moalana coupa Teak avant qu’il puisse répliquer : « Pas un seul », asséna-t-il, et ses hommes commencèrent le chargement des valises dans les pick-up. Teak remarqua que le garçon assis en tailleur ne s’intéressait pas au butin, il dessinait des formes dans la poussière du bout de sa machette. Un autre garçon plus âgé l’appela pendant que le reste des shifta rangeaient la barrière sur le van et l’y arrimaient solidement.

Moalana fit signe à Teak par la fenêtre de son pick-up quand il passa devant lui.

Teak cracha le khat par la vitre et les regarda disparaître au bout de la piste. La rencontre avait duré en tout et pour tout moins de cinq minutes. Le coup des valises de khat avait marché. Il était encore dans les temps.
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