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2.98/5 (sur 88 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , le 18/02/1984
Biographie :

Nick McDonell (de son vrai nom Robert Nicholas McDonell) est un écrivain américain.

Il publie son premier roman, Douze alors qu'il est agé de dix-sept ans. Il s'inscrit dans la lignée d'auteurs comme Bret Easton Ellis et décrit le quotidien d'adolescents aisés de New York, entre drogue et violence. Douze est traduit en plus de quinze langues.

Après des études à Harvard et un deuxième roman tout aussi remarqué (Le Troisième Frère, Denoël, 2006), qui raconte le stage d'été dans un journal de Hongkong d'un étudiant New yorkais,
ce jeune écrivain livre dans Guerre à Harvard le récit froid et plein d'humour de la difficulté d'être américain aujourd'hui.

Source : Wikipédia
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Vidéo de
Nick McDonell le Prix à payer .
Nick McDonell, entretien VOST ? Paris, décembre 2012 ? An Expensive Education (Le Prix à payer, Flammarion, janv. 2013 ? Christine Marcandier, Mediapart

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C'était peut-être vrai. Mais nous étions encore en guerre : c'est ce qui occupait vraiment mon esprit pendant cette visite. Même si on parlait plus de politique en cette période électorale, il me semblait qu'on parlait moins de la guerre. Ça n'a peut-être rien de surprenant, parce que nous sommes toujours en guerre. Si vous êtes comme moi un américain né pendant l'hiver 1984, des soldats sont morts pour vous au cours de votre vie dans beaucoup d'endroits. Dans les Balkans, en Somalie, en Irak, au Koweit, en Afghanistan, partout dans le monde.
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« Plusieurs présidents américains ont été membres du Porcellian, argumenta David en sachant que ça la ferait exploser.

— Ce sont des criminels. La C.I.A. a été créée par les Skull and Bones. T’es fan aussi ? De toute manière, la moitié de ces histoires sont des purs mythes. Organiser des jeux à boire sur des tables en acajou, voilà tout ce qu’ils foutent. »

Ils mangèrent leurs œufs et leur saumon.

« Tu sais quoi ? finit-elle par dire, fais ce que tu veux. Pourquoi pas après tout ? Tu as le droit de venir accompagné à certaines de leurs soirées. Fais un essai, je viendrai à la première occasion et on boira quelques verres. Enfin, moi en tout cas.

— Tout ce que je veux, c’est profiter le plus possible de ce qui m’est offert ici. Tu vois, c’est… (David se sentit idiot en disant cela.) … c’est quand même Harvard.

— Harvard, c’est de la merde. »
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Le grand bâtiment victorien est sombre et frais, silencieux dans la nuit d’automne. Le professeur Susan Lowell y pénètre et referme soigneusement la porte d’entrée derrière elle. En montant à l’étage pour jeter un œil sur les enfants, elle salue en silence son reflet dans le miroir du couloir. Elle fronce les sourcils. Même pas encore minuit et ils dorment déjà tous, sa fille, son fils et même son mari. Elle sent monter en elle la colère et le ressentiment, elle les sent l’envahir avant de disparaître.

Elle redescend, attrape la télécommande et tombe sur une chaîne d’information en sourdine sur l’écran mural. Elle a détaché ses cheveux mais porte encore son costume et ses talons hauts. Certains visages à l’écran lui sont familiers, et sa large bouche se fend d’un sourire lorsqu’elle y voit sa propre image. Les moments de bonheur à venir seront-ils aussi forts que celui qu’elle vit en ce moment ? Elle vient de recevoir le prix Pulitzer, et son mari l’ignore encore.

Chaque chose en son temps.

Elle va à la cuisine, s’ouvre une bouteille de vin rouge et sort un verre fin du placard. De retour dans le salon, elle s’écroule sur le canapé, regarde les informations sans le son, boit. Arrivée à la moitié de la bouteille, elle remonte, se déshabille, et son mari est à peine réveillé qu’elle l’a déjà en elle. Après, elle lui dit pour le prix, et ils discutent un peu, mais pas longtemps. Quand le délassement et l’épuisement la gagnent enfin, elle se demande, au bord du sommeil : Pourquoi ai-je peur ?
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Il entendit le ronflement des Humvee qui venaient de l’est et vit un groupe de paramilitaires se ruer sur ce qui restait du village. Ils descendirent un des adolescents d’Enfield qui se précipitait vers eux. Ils prirent en chasse le second qui venait de s’enfuir dans la direction opposée.

Teak passa la tête dans une des huttes carbonisées. La femme qui lui avait apporté le fromage et le Fanta gisait face contre terre. En se hissant sur une fine paillasse, elle avait laissé derrière elle une traînée de sang qui partait de la porte. Une jeune adolescente assise à côté d’elle se frottait les oreilles pour essayer de retrouver l’ouïe. Teak s’agenouilla près d’elle. En retournant la femme, il vit à l’entaille écarlate sur son cou qu’il était déjà trop tard pour elle.

Il tendait la main vers la jeune fille quand il remarqua à ses pieds une tasse, identique à celle qu’il avait lui-même reçue dans son paquet flambant neuf en sortant de l’université, il y avait quatre ans de ça. Elle était pourpre et portait l’écusson de Harvard et le mot Veritas en lettres blanches. Teak n’eut pas le temps d’y réfléchir quand il entendit le coup de feu des M4 et sentit le sifflement d’une balle traverser la hutte. Il se précipita sur la fille.
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Teak secoua la tête.

« Un problème ? demanda le chef à l’étui de revolver.

— Non, répondit Teak en tendant une main par la vitre d’un air soudainement enjoué. Je m’appelle Teak.

— Je suis le commandant Moalana », répondit l’homme au short en nylon. Surpris, il échangea avec Teak une furtive poignée de main. Teak sourit, et Moalana se caressa le menton. Il jubilait presque, trop heureux d’avoir croisé sur son chemin ce type avec ses valises remplies de drogue. Il jouait avec Teak et l’offrait en pâture à ses hommes.

Ceux-ci étaient frustrés depuis le matin. De toute façon, pensa Moalana, ils étaient frustrés en permanence. Il pourrait aussi lui prendre la voiture, mais les ordres étaient les ordres. Hatashil avait parlé de modération. Le meurtre de l’espion l’avait rendu dingue. On ne laisse pas nos alliés attachés à un arbre ! Puis il s’était rapidement calmé et leur avait tenu un petit discours. Tout le monde peut se méprendre, avait-il conclu, mais modérez-vous le plus possible. Moalana était très reconnaissant à Hatashil pour sa compréhension après une telle gaffe.

Teak accepta le morceau de khat que le commandant lui offrit et le mâcha. Il n’aimait pas ce goût amer, on aurait dit du chou.

« Je peux en garder un ? demanda-t-il.

— Un sac ? (Moalana éclata de rire, et ses hommes exultèrent.) Tu espères garder un sac ? »

Moalana coupa Teak avant qu’il puisse répliquer : « Pas un seul », asséna-t-il, et ses hommes commencèrent le chargement des valises dans les pick-up. Teak remarqua que le garçon assis en tailleur ne s’intéressait pas au butin, il dessinait des formes dans la poussière du bout de sa machette. Un autre garçon plus âgé l’appela pendant que le reste des shifta rangeaient la barrière sur le van et l’y arrimaient solidement.

Moalana fit signe à Teak par la fenêtre de son pick-up quand il passa devant lui.

Teak cracha le khat par la vitre et les regarda disparaître au bout de la piste. La rencontre avait duré en tout et pour tout moins de cinq minutes. Le coup des valises de khat avait marché. Il était encore dans les temps.
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Le même matin, à l’autre bout du campus, le professeur Susan Lowell découvrit son bureau rempli de roses. Dans des vases posés en équilibre précaire sur ses étagères pleines à craquer, perchés en haut des meubles ou sur les piles de livres entourant son bureau. Comme les autres bureaux du bâtiment Knafel, il était tout de métal mat et de bois ambré. Par la fenêtre, qui donnait sur la flèche grise et gothique d’Annenberg où les première année étaient en train de tituber vers leurs petits déjeuners, se déversait une lumière qui conférait aux roses rouges, jaunes et blanches un éclat à la fois radieux et presque étrange. Ce qui était, à peu de chose près, l’état dans lequel Susan se sentait ce matin-là. La veille, elle avait gagné le prix Pulitzer.
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De retour vers son Land Cruiser, Teak entendit le lent bourdonnement d’un Antonov. Il aurait dû l’entendre s’approcher de plus loin, mais non. Une bombe aérienne. Puis il fut projeté en l’air et atterrit face contre terre. Il était encore étourdi quand la vague de chaleur le fit rouler au sol. Une poudre dense emplissait l’air. À plat ventre dans la poussière, Teak vit le véhicule d’Hatashil s’éloigner du ruisseau à toute vitesse. Il se redressa et courut à son Land Cruiser, où il s’empara du kit de premiers soins sous le siège arrière. Teak était bien entraîné. Il ne regarda pas les morts en retournant au village. Il cherchait les mourants. Les foyers d’incendie faisaient monter la température du crépuscule comme au plus chaud de l’après-midi.
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Teak ouvrit l’enveloppe avec un couteau de poche et la passa à Hatashil par-dessus le plateau. Celui-ci regarda à l’intérieur et se réjouit en voyant les dollars américains.

« Vingt-cinq mille », dit Teak.

Puis il sortit un téléphone portable noir de sa poche et le lui tendit également.

« C’est avec vous que je parlerai ? demanda Hatashil.

— Non, vous parlerez avec mes collègues, répondit Teak.

— C’est dommage de faire affaire avec des hommes bien et de ne jamais les revoir ensuite », dit Hatashil en ouvrant la glissière du téléphone et en l’allumant.

Beep.

Très loin au-dessus d’eux, dans l’une des formations aléatoires de cumulus de cet après-midi, une alarme s’activa, et un pilote ajusta sa trajectoire.
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Des kilomètres plus loin, des heures plus tard, sur une piste hors de la piste, les broussailles faisaient place à une plaine rocailleuse. Mais, juste avant, le miracle d’un ruisseau. Au bord, un dattier biscornu, une douzaine de huttes, des chèvres, des enfants nus comme des anges gardiens miniatures. Teak aimait ce tableau. Il se gara à une centaine de mètres du village pour ne pas déranger davantage le bétail. Quelques chèvres efflanquées bêlèrent au passage du Land Cruiser.

De sa poche, il tira une clé avec laquelle il ouvrit la boîte à gants pour y prendre une enveloppe FedEx scellée. Il sortit de la voiture, se dégourdit les jambes et jaugea la température en enfilant la veste froissée de son ensemble kaki. Il portait tout le temps les mêmes vêtements, mais il commençait à faire plus frais. Il ne craignait pas la chaleur. Sa peau claire était brûlée en permanence, et il s’en accommodait bien. Une courte période de sa vie au cœur des hivers de la Nouvelle-Angleterre lui avait suffi. Il vérifia le SIG P220 à sa ceinture, cala l’enveloppe FedEx sous son bras et se dirigea vers les enfants qui venaient à lui en faisant craquer sous leurs pas l’herbe brûlée. Derrière eux, les mères affichaient leur mépris.
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Tout le monde dévisagea Teak quand il entra dans le village. Deux adolescents lui firent signe du bout de leurs vieilles mitraillettes Enfield, et l’un d’eux lui demanda en anglais ce qu’il faisait là.

« Je viens voir Hatashil », répondit-il dans leur langue, content de son effet de surprise.

Les garçons se regardèrent comme s’ils étudiaient son cas. Tirant une bouffée, ils ordonnèrent à Teak de les suivre. Ils longèrent le ruisseau. Sous le palmier, trois hommes étaient assis sur un tapis épais mais usé, sirotant du lait de chamelle fermenté dans des petits bols. Deux étaient en tenue de camouflage, l’autre, que Teak reconnut immédiatement comme étant Hatashil, portait une djellaba blanche. Ils se levèrent quand Teak approcha. Hatashil, le plus petit des trois, était costaud, presque gros. Sa peau était aussi légèrement plus claire, remarqua Teak, et ses traits plus anguleux. Teak n’identifia pas le crâne qui surmontait sa canne. Ses yeux profondément enfoncés dans leur orbite scrutèrent Teak, et il congédia ses associés qui partirent le long du ruisseau, accompagnés des deux garçons aux mitraillettes. Quand ils furent suffisamment loin pour ne pas entendre, Hatashil invita Teak à s’approcher.
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