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Citation de GuillaumeSignet


La jeune fille me regarda alors avec un visage plein de compassion.
C'est à ce moment-là que j'ai craqué. Je me suis jeté sur le premier signal d'alarme à ma portée. Je l'ai tiré si fort qu'il m'est resté dans les mains. Je me suis mis à fondre en larmes comme un môme. Le contrôleur rapidement prévenu s'adressa au jeune couple qui essayait de me consoler. Il faut prévenir le curé, disait-il, lui seul peut aider ce monsieur, moi je n'ai pas que ça à faire, j'ai mon rapport à terminer avant de profiter du voyage ; pour une fois dans ma vie, je ne vais pas perdre cette occasion.
Et puis le prêtre vint me retrouver.
- Mon fils, je vais vous annoncer une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle, enfin une bonne nouvelle pour moi, pour nous tous et peut-être une mauvaise pour vous.
- Je... Je ne comprends toujours pas, mon père.
- Ce train ne se rend effectivement nulle part, et le jour ne se lèvera plus non plus, mais le train, lui, continuera d'avancer, vous êtes sur la route mon fils, sur la route. Vous ne vous êtes pas rendu compte ?
- Ben de quoi ?
- Que le train avait déraillé.
- Mais quand ?
- Pendant que vous dormiez sans doute.
- Et alors ?
- Et bien, vous êtes mort, nous sommes tous morts, ici.
Je le regardais avec des yeux ronds, un peu hagards. C'était le bouquet. Je fus pris d'un tel fou rire que j'en pleurai de plus belle. Je repartis dans le couloir. Je finirai bien par trouver quelqu'un de normal dans ce putain de train. Pour me renseigner.
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