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Citation de BVIALLET


« En une heure je n’avais croisé qu’un paysan efflanqué qui trottait sur le bas-côté, les orteils en éventail, portant sur la tête un fruit vert d’une odeur si offensante et d’une taille si incongrue qu’on se demandait s’il s’agissait d’une grossière imposture ou d’un accessoire de comédie. Je pensais m’être fourvoyé et m’apprêtais à faire demi-tour quand j’aperçus à travers la sueur qui me piquait les yeux un long éclair d’argent porté par une silhouette avantageuse campée au milieu du chemin. C’était un gros gaillard hors d’haleine, le poil jaillissant des oreilles, dans un uniforme de la douane impeccablement repassé. Il me demanda en roulant les prunelles si j’allais sur Negombo. Il tenait sous le bras un espadon à l’oeil encore frais, assez lourd pour lui faire fléchir les genoux, qu’il déposa à l’arrière de la voiture sans même attendre ma réponse. Je gardais là un grand coutelas népalais qu’il se mit à tripoter avec sans-gêne.
Strict-ly-for-bid-den-to-have-this-kind-of-weapon-on-the-Island, fit-il avec cet accent du Sud où l’anglais est carrément passé à la friture. »
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