Le 11 novembre
Ce matin, petites échauffourées à l'occasion du procès Mossadegh. Sans ampleur, parce que, dans la matinée, le gouverneur a montré à la ville ce qu'il avait sous la main: quinze chars légers, quelques mortiers et vingt camions de troupes qui, pour la circonstance, avaient reçu des souliers neufs.
Le gouverneur est un vieillard rusé, cruel, farceur, étrangement estimé de ceux mêmes qui détestent le gouvernement qu'il représente. On lui pardonne beaucoup, parce que chacun sait qu'il n'a pas de convictions politiques et consacre son mandat à l'édification de sa fortune personnelle avec une habileté qui lui vaut bien des admirateurs. Parce qu'on est fair-play à Tabriz. On salue les coups bien ajustés.