Entre 2001 et 2014, cinquante mille soldats français auront combattu en Afghanistan. Combien sont-ils désormais, engagés sur le terrain au Mali ? D'aucuns y ont trouvé la mort. D'autres, confrontés à un événement dramatique, ont développé un syndrome de stress post-traumatique (SPT). Au coeur du parc du Mercantour s'élève une longue bâtisse austère. le Centre de ressources des blessés de l'armée de terre y accueille ces combattants. Hommes ou femmes, le temps de quelques jours, ils vont tenter de mettre des mots sur leurs maux, de rompre la spirale descendante de l'isolement, d'imaginer l'avenir. En 2012, le photoreporter Nicolas Mingasson publiait Afghanistan. La guerre inconnue des soldats français. le récit du quotidien, un an durant, d'une unité de combat. L'âpreté des assauts, la peur qui tenaille, les copains qui meurent, le sens de leur engagement. Sans doute a-t-il mesuré alors, au fil de leurs questionnements, leur possible désarroi quand viendrait le retour.
Rare, sinon premier film à évoquer le SPT chez les soldats français, le documentaire qu'il signe à présent alterne, sans commentaire, témoignages individuels, discussions de groupe, entraînements collectifs et champêtres.
Jouissant visiblement de la confiance des vétérans, le réalisateur fait émerger des paroles crues, rendant visibles les souffrances tues, rendant palpables les tourments dans lesquels ces jeunes hommes et femmes se débattent. Ici aussi au péril de leur vie.