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Citation de Cielvariable


Sur le bord du fleuve nommé la Scie, l’eau
coule paisiblement, comme si la guerre n’avait
pas lieu. Tout est calme. Les coups de feu, au
loin, se sont tus. Dans les champs et les chemins de terre, nul n’entend les cris des officiers allemands qui, postés à Dieppe, comptent leurs
prisonniers.

Non… dans cette campagne, nul ne perçoit
les ordres qu’ils crachent dans un anglais difficilement intelligible. Nul n’entend les soldats québécois qui jurent entre leurs dents, se
moquant de leurs vis-à-vis en habits militaires
vert-de-gris. Et nul ne voit les regards provocateurs qu’ils leur jettent à la dérobée. Il y a quelques heures, les Dieppois ont bien entendu quelques avions de chasse se tirer dessus dans les airs, mais la violence des combats au sol les ont empêchés d’y porter attention. Quelques citoyens téméraires ont même aperçu deux appareils alliés plonger et s’écraser dans les champs pour y exploser de façon foudroyante. Le feu a jailli, les débris sont
montés vers le ciel, puis sont retombés dans le brasier. Mais comme tous les citoyens s’étaient cachés, effrayés par la bataille faisant rage
autour, personne n’a remarqué, dans l’azur, un parachute qui se déployait au-dessus de la Scie.

Or, tout près de cette petite rivière gît maintenant la seule trace que la guerre ait laissée dans ce secteur : celle d’un jeune pilote blotti contre un bosquet, endormi, blessé.
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