Dans le frigo, j'attrape le reste d'un gratin de pâtes et je le glisse sous le museau de l'animal. Ce sont des glucides, des sucres lents, ça tient au corps. Le caniche se penche, renifle du bout de la truffe, fait un bond en arrière. Il est à la limite de la condescendance. Il me dévisage de ses petits yeux noirs bordés de poils frisés. Il me juge. Il pense que mon gratin de pâtes est infâme. Il pense: plutôt crever comme Roland que de manger ça. Il pense que même dans une animalerie la nourriture est plus engageante. Un caniche, ça a la dent dure parfois.