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Citation de ChedevC


Visa club - En avril, la centrale nucléaire de Tchernobyl avait explosé, par chance le nuage radioactif s’était arrêté aux frontières françaises.
En 1986, les autorités étaient assez confiantes en leur crédibilité pour prendre leurs administrés pour des débiles.
La politique énergétique du pays valait bien quelques petits arrangements avec la réalité.
Eté 86 donc.
Tchernobyl me semblait loin. Abstraite, sans relief tangible.
D’une importance relative. En tout cas suffisamment lointaine pour que nous partions vers l’Est.
[ … ]
Nous étions presque arrives « ailleurs », en grande Garabagne, cependant, la réalité n’est jamais loin ; elle nous cerne, même quand on s’efforce de l’ignorer. En Turquie comme en France, les autorités avaient nié la dangerosité des émanations nucléaires. Alors que le nuage venu Ukraine était resté durablement sur le pays, trois jours, au printemps. Il avait plu sur la mer noire, plu sur les cultures de thym, de noisettes et de thé.
« La mer Noire serait-elle salie parce qu’une goutte d’encre noire est tombée dedans » avait dit le ministre du commerce.« La radiation sur le thé est sans danger, vous pouvez en boire vingt par jour sans crainte », avait-il ajoute.
Après le refus de plusieurs pays d’importer certains produits turcs, il avait fallu écouler ces stocks au niveau national.
« Le thé radioactif est encore plus délicieux », avait déclaré le premier ministre. Un peu de radiation est bon pour les os. »
Finalement, quelques années après – en 89 – des milliers de tonnes de thé avaient été enfouies sur les rives de la mer noire. Un océan de sacs remplis de feuilles radioactives dont certains ont ressurgi récemment.
Le thé était un symbole, mais sa avait été la même histoire pour les noisettes, les dattes ou le tabac…
Le thé – fierté nationale · irradie.…..
Les catastrophes adviennent sous forme cyclique, comme les ouragans ou les crises financières. Le nucléaire n’y échappe pas. Il faudra tout juste 25 ans, en 2011, pour assister à une nouvelle représentation de ce spectacle invisible. Et là aussi, au Japon, le thé représentera un enjeu patriotique, que tout bon citoyen se devra de consommer, même s’il est irradiés.

A l’échelle de l’atome, 25 ans, c’est insignifiant. à l’échelle d’une vie, c’est une autre histoire.
Le temps de s’inquiéter de ce qui, justement, n’est pas visible.
C’est avec cette inconscience d’ailleurs que je me rapprocherais de Tchernobyl, 10 ans après l’explosion de la centrale. Par inconscience, mais aussi par méconnaissance géographique.
le site se trouve dans le nord de l’Ukraine, à la frontière de la Biélorussie : le Bélarus pour les intimes. Un pays folklorique, dirigé par le dernier autocrate ouvertement stalinien du continent européen. « Alexandre Loukachenko », vigoureusement moustachu, anachronique et suranné, mais en avance sur son temps par son autoritarisme. Mais laissons là Loukachenko – qui n’était encore, en 1986, qu’ un obscur directeur de sovkhoze- , nous y reviendrons.
Laissons là la Biélorussie et ses sols saupoudrés au Xénon 133, au Césíum 134, au Tellure 132 et à l’Iode 131.
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