Nicole Boumaâza

Appel à la tolérance, hymne à la résilience, petit conte pour que nous puissions trouver en nous l'énergie pour nous projeter vers les autres, cet ouvrage jeunesse est mignon comme tout.



Metja vient d'Albanie et elle se racrapote (belgicisme que j'adore et qui est suffisamment parlant) sur elle-même. A l'école, elle s'isole et fatalement elle est la cible des quolibets et moqueries. Surtout quand elle écrit "camionneur" en phonétique, ce qui donne K-mionR.



Puis Metja trouve de "belles" lunettes en plastique (made in China sans doute, mais tout ce qui arrive à pied par la Chine ne commence pas par corona...) dans le caniveau. Révélation... Metja a l'impression que le monde a changé à travers les verres fumés de cette babiole à 50 cents.



Alors elle va vers les autres, s'assume, fait preuve d'assertivité... Et quand le moment est venu, elle file les lunettes à Pjotr, un élève récemment arrivé de Russie... qui s'isole et se racrapote... (air connu)



Le problème dans ce genre d'histoire (assez courante en littérature jeunesse), c'est la connexion "objet-confiance en soi". Je n'ai pas de souci à imaginer qu'un enfant ou un adulte puisse investir un objet de toutes les qualités dont il semblait dépourvu jusque là. Seulement ici, il n'a a rien de décrit, ni de développé. C'est quand même le noeud du récit. Metja va imaginer la magie des lunettes, bien sûr, et ensuite elle va voir clair (elle aura sans doute nettoyé les verres) et assumer que les lunettes n'ont été qu'un outil pour favoriser le développement de sa confiance en elle.



Sauf que ce n'est pas bien amené, ni décrit. On a ...Lunettes... paf ! Metja devient une pro du langage et de la communication positive... C'est un peu court, jeune homme, dirait Long-Nez... Pour le reste, le conte est bien écrit et nous fait entrevoir que tout dépend de nous.