Eric (le SDF) ne pouvait pas lui en vouloir, depuis le temps qu’il galérait dans cette ville il avait pigé que les gens n’étaient pas foncièrement mauvais, ils avaient juste peur. Peur qu’on leur parle, qu’on les mettent en retard, qu’on leur demande de l’argent, qu’on leur file des maladies, qu’on les agresse, peur de tout un tas de trucs au point de se réfugier sur l’écran de leurs téléphones portables ou dans leurs bouquins pour être le moins en contact possible avec le reste du monde. Y avait qu’à lever la tête pour voir tous ces gens fuir la réalité dans laquelle lui et ses camarades d’infortune se trouvaient empêtrés