Ces contes furent recueillis et publiés en russe et en chinois par un ingénieur bien connu, M. Garine, au cours de ses séjours prolongés en Corée. Voici quelques lignes de son introduction : « Vingt ou trente Coréens, aux mantelets de dame, aux chapeaux à larges bords, à coiffe haute et étroite, nous entouraient, assis à croupetons. Sur la prière de l’un de nous, le meilleur barde de l’assistance se mettait à conter, tandis que les autres fumaient leurs fines pipes et écoutaient avec attention.
« Mon ami, un Coréen nommé Kim, instituteur de profession, m’accompagnait, et nous notions les récits, rapidement, phrase par phrase, en nous efforçant de conserver leur saveur et leur simplicité.
« J’écoutais ces contes, tantôt le soir, après un dîner hospitalier, tantôt lorsque nous nous reposions sur une éminence, d’où nos regards pouvaient embrasser le vaste panorama des plaines et des montagnes, d’un délicat dessin automnal qui rappelle celui des vieux tapis persans.
« En gerbes de rayons violets et orangés, le jaune soleil d’Orient se couchait dans toute sa majesté. Après avoir étincelé de mille flammes, il s’éteignait et mourait dans les pâleurs crépusculaires. À ce moment-là, les êtres rassemblés autour de nous, et les paysages, semblaient participer d’une époque fabuleuse. »