Contes coréens (1925) est un recueil charmant, intéressant et joliment illustré par l'artiste chinois Ju-Péon. Il comprend vingt contes. Il est précédé d'un avant-propos de l'éditeur et d'une préface du traducteur particulièrement éclairants.
Nikolaï Garine (1852-1906) était un écrivain mais aussi un ingénieur. C'est l'un des principaux constructeurs du Transsibérien. En 1898 lors d'une de ses nombreuses expéditions, il explore la région comprise entre la nouvelle ville de Vladivostok et Port-Arthur, tout juste acquis par la Russie par traité avec la Chine, pour étudier la possibilité de construire un chemin de fer qui traverserait la péninsule coréenne à sa frontière nord. Séduit par les habitants " honnêtes, nobles, intelligents et cultivés" et leur hospitalité "adorables envers quiconque veut séjourner parmi eux", il décide de transcrire dans des cahiers une centaine de contes traditionnels, tels qu'ils lui étaient récités et traduits. Un cahier fut perdu mais en 1903 on publia les contes. Une des premières publications occidentales sur la Corée.
L'illustrateur Ju-Peon/ Xu Beihong (1895-1953) est un grand peintre chinois, connu surtout pour ses représentations de chevaux.
La Corée relevait de la Chine, depuis 1120 ; mais le roi, dont l'autorité était absolue, gardait son indépendance pour l'administration intérieure. le pays est devenu colonie japonaise en 1910. Dans ces contes, nous sommes dans la Corée millénaire. On retrouve des pères ou des rois dont l'autorité est absolue. Les enfants s'y soumettent mais le dieu du ciel, le grand Okhwangsangje, intervient souvent pour rétablir la justice, protéger les humbles, sauver le héros. Il ne peut modifier le grand livre de la Destinée mais rassurez-vous, il trouve toujours une solution pour réunir ceux qui s'aiment sur la Terre ou dans son royaume céleste.
J'ai lu ce recueil gratuitement sur la brs, on le trouve également sur Gallica BNF. Quelques contes sont aussi disponibles en audio.