Son instinct lui dictait de ne rien dire, toute parole risquant de rompre le charme. Mais les baisers étaient un élixir délicieux et elle les lui prodigua sans limite.
Alors il s’abandonna lui aussi à son plaisir. Très doucement il l’enlaça. Elle se cambra contre lui, tout son corps l’appelait. Il le comprit et répondit enfin à sa demande. Leurs corps s’unirent dans un même mouvement, un mouvement de totale volupté. Leurs souffles se joignirent. Quel bonheur de se fondre en lui ! Le plaisir de Lucia semblait ne jamais devoir prendre fin.
Jamais elle n’oublierait ces instants merveilleux où le parfum délicieux de la nature, l’azur du ciel se mêlaient à la joie qui emplissait son cœur.
Leurs lèvres se joignirent. Lucia répondait à Frank avec toute la ferveur et l’amour qui l’habitaient.
Ainsi elle venait de découvrir que les rêves pouvaient se réaliser, même ceux auxquels on avait autant dire renoncé. Cette certitude ne l’abandonnerait plus jamais, tout au long de son existence.
Les habitudes accumulées au cours de ces cinq années de vie conjugale lui collaient à la peau. Il lui arrivait encore, la nuit, de tendre la main vers la place qu’aurait dû occuper sa femme à côté de lui dans le lit et de sursauter en la trouvant vide. Comment cette femme qui avait juré de l’aimer toute sa vie avait-elle pu s’en aller en aimer un autre ?
Comme dans le rêve le plus romanesque, elle le vit s’agenouiller près d’elle et couvrir son corps ruisselant de baisers passionnés. Elle se cambra sous lui, nouant les bras autour de son cou, lui rendant avec fougue chacun de ses baisers, chacune de ses caresses. En l’entendant gémir de plaisir elle sut qu’un lien indestructible s’était forgé entre eux.
A trente-deux ans, elle avait son franc-parler avec tout le monde et ne s’en laissait pas facilement imposer. Son existence avait été variée sans être très gaie. Ce qui la tourmentait surtout, c’était que jamais personne n’avait réellement eu besoin d’elle. Et voilà qu’on lui répétait la même chose
L’autre nuit, ils s’étaient aimés dans une sorte de fièvre silencieuse et cette fois-ci ils éprouvaient le besoin de se découvrir longuement. Ils prirent leur temps, leurs caresses se firent de plus en plus profondes, de plus en plus audacieuses, de plus en plus excitantes
D’ordinaire, quand un homme se mêlait de lui donner des conseils, elle avait toujours l’impression qu’il portait atteinte à son indépendance et à sa liberté. Frank, au contraire, la touchait plutôt. La différence venait-elle de lui ? Ou était-ce elle qui avait changé ?
Logiquement elle n’imaginait pas qu’un mari pût se libérer des contraintes conjugales et professionnelles pour prendre un mois de vacances seul dans la nature. A moins que son mariage n’ait été un fiasco. Franchement, il n’avait pas l’air d’un mari !
Ce qu’il faut, dans l’épreuve, ce n’est pas compter les coups mais considérer ce qu’il y a de bon dans une situation donnée. Et l’on s’aperçoit toujours que les choses pourraient être bien pires.
L’essentiel, pour l’instant, était de se maintenir en forme. Pédaler toute la journée le fatiguait suffisamment pour que, une fois la nuit venue, il trouve le sommeil sans trop de difficulté.