Un procès pour meurtre sans victime. Un théâtre d'ombre où les marionnettistes sont mafieux, affairistes ou affiliés aux services secrets italiens. Partisans de l'ordre, du pouvoir et de l'argent sale. Scalzi, l'avocat des causes perdues, l'avocat des gauchistes, l'avocat aux pieds nus va défendre un archéologue égyptien retors, manipulateur et innocent. Si l'avocat finira par découvrir la vérité et la cache du magot de la «'Ndrangheta », la justice et la société italienne garderont le bandeau sur les yeux. Bien construit et bien écrit avec des scènes au tribunal très savoureuses qui rappellent que Nino Filasto fut également avocat dans des affaires fumantes ou « nessun colpevole ».
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Dans la région de Pise , on retrouve le cadavre d'un aubergiste dans les parages d'un gouffre . Les soupçons se portent sur sa femme et sa fille. Leur avocat être malicieux décident de reprendre l'enquête avec un ami ex-médecin légiste et se convainc de leur innocence.
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À partir d’un des plus grands canulars de l’histoire de l’art, Nino Filastò a écrit « La Nuit des Roses noires », une des perles de la Série noire, collection mythique de romans policiers. En 1984, pour commémorer le centième anniversaire de la naissance d’Amadeo Modigliani, il fut organisé une exposition de l’œuvre de l’artiste italien. Comme il était connu qu’en 1909, Modigliani s’était adonné à la sculpture et s’était débarrassé des résultats obtenus en les jetant dans les Fossés royaux, comme la commissaire de l’exposition finança la recherche de ces bustes engloutis, il vint l’idée à des étudiants de réaliser des faux et de les placer là où ils seraient nécessairement retrouvés. Les critiques, les experts (à l’exception de Federico Zeri) crièrent au génie jusqu’à ce que le canular soit révélé.
À partir de cette anecdote, Filastò imagine une intrigue qui implique un mafioso pleutre, un artiste maudit et camé, des avocats trop curieux, un escroc mystique, une secte ésotérique, une malédiction, et tout cela nous emmène de Livourne à Paris, sur les traces d’Amadeo. Les situations se révèlent souvent peu probables (même les meurtres ont une dimension très théâtrale) mais les rebondissements de l’intrigue permettent à l’auteur de brosser une série de portraits de personnages picaresques, débordant de la vitalité toute latine des Italiens. Drôle, passionnant, parfois déroutant, un polar italien, traduit avec maestria, qui démontre que, quand on monte une arnaque (bidone), on est parfois dépassé par les événements.
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C'est en lisant « le pays de l'horizon lointain » d'Alain Gnaedig, où il fait allusion à « la modeste proposition » de Jonathan Swift que je me suis gratté la tête pour retrouver quand j'avais croisé pour la première fois fois ce texte hallucinant. C'était un italien, un giallo italien. Avec cet seule certitude, j'ai fouillé le coin littérature italienne et par miracle Nino Filastò est tout de suite apparu. Facile, le bouquin s'appelait « La proposition ». L'enquête était close, mes souvenirs étaient bons. Évidemment j'ai feuilleté. Près d'un quart de siècle me séparait de ma première lecture. Et c'était un bon souvenir. Un livre mixte, à voile et à vapeur. Mi noir, mi science-fiction. Ambiance « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » à l'italienne.
C'est un livre excellent, cruel et drôle, encore plus d'actualité aujourd'hui qu'hier. Dernière information, pour ne pas mourir idiot - avec le Covid-19, on reste prudent -, le titre complet du pamphlet de Swift, offert en annexe, c'est « Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public ». Bon appétit !
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