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Citation de MegGomar


En 1984, dans la foulée de la première invasion du Liban par Israël,
Edward Saïd a publié un article intitulé «Permission to Narrate»
(permission de raconter), dans lequel il invitait les Palestiniens à intégrer
leur histoire à leur lutte. Le déséquilibre du pouvoir politique, économique
et militaire ne signifie pas que les opprimés n’ont pas la possibilité de lutter
pour la production du savoir, affirmait-il. Qu’ils aient donné suite à l’appel
de Saïd ou l’aient envisagé par eux-mêmes, des historiens de Palestine et
d’autres pays ont relevé le défi. C’est ainsi que l’historiographie
palestinienne et la «nouvelle histoire» israélienne sont parvenues à réfuter
certaines des prétentions les plus absurdes d’Israël relativement aux
événements de 1948 et, dans une moindre mesure, l’idée voulant que
l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) soit une entité purement
terroriste.
Ce renouveau historiographique, et le redressement de la mémoire
qu’il a rendu possible, semblent toutefois n’avoir eu aucune incidence sur le
processus de paix, qui n’a jamais tenu compte de 1948. L’absence de récit
et de réflexion historique sur ce que l’on considère aujourd’hui comme un
processus de paix semble bien servir les élites politiques du moment, quel
que soit leur camp, partout dans le monde. Personne ne semble vouloir
transformer un discours hégémonique qui paraît acceptable précisément
parce qu’il ne prône pas de changements importants sur le terrain.
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