AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de MegGomar


IP: Avant tout, il y a les faits. Nous nous devons tous de les connaître, et, à
cet égard, Benny Morris avait raison d’affirmer qu’il fallait cesser de
prétendre que les Palestiniens sont partis de leur plein gré en 1948. Le débat
portait sur les faits: sont-ils partis volontairement ou ont-ils été expulsés?
Mais là n’était pas le débat le plus important, car, avant qu’Israël n’ait
d’historiens, nous savions que des Palestiniens se faisaient expulser. Mais
nous étions incapables de croire des Palestiniens. Leurs cinq millions de
réfugiés nous répétaient sans cesse: «On nous a expulsés!» Et nous leur
répondions: «Non. Vous êtes des Palestiniens. Nous ne vous croyons pas.»
Un jour, des historiens israéliens ont mis la main sur des documents qui
confirmaient les propos des Palestiniens, qui, soudain, disaient la vérité:
«Vous savez quoi? Ils disent vrai!» Ce n’était qu’une première étape, car le
plus important n’est pas ce qui s’est produit, mais les leçons qu’on en tire. Il
s’agit d’un débat moral et idéologique. Affirmer que les historiens devraient
s’en tenir aux faits et ne pas se prononcer sur les conséquences de ceux-ci
est une approche douteuse, comme on peut le constater dans les travaux de
Morris. Dans son premier livre, il déplore ce qui s’est passé en 1948, tandis
que, dans son dernier, il déplore le fait que les Israéliens n’aient pas
complété le nettoyage ethnique. Dans les deux ouvrages, les faits sont
pourtant strictement les mêmes. Dans le premier, il critique l’idée de
nettoyage ethnique; dans le dernier, il la défend – non seulement il justifie
qu’on y ait eu recours dans le passé, mais il la défend en tant que projet
d’avenir.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}