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Citation de Patlancien


ls avaient cependant tergiversé durant des années, se retrouvant bientôt seuls, sans amis véritables autour d’eux. Ils s’étaient décidés subitement, un jour plus terrifiant que les autres. Les émeutes qui avaient secoué la ville de Paris avaient eu raison de leurs hésitations. Ils avaient cru perdre à jamais leurs enfants confinés pendant vingt-sept jours dans leurs écoles respectives. Celles-ci, prises sous les feux croisés de bandes lourdement armées, qui maintiennent aujourd’hui encore une forme de guérilla urbaine permanente dans les principales mégapoles d’Europe et du monde libre, s’étaient retranchées derrière leurs hautes grilles. Leurs sous-sols blindés, aménagés spécifiquement pour les situations de crise, avaient accueilli les enfants traumatisés durant l’affrontement interminable entre les forces dites libres ou gouvernementales et les rebelles. Les militaires avaient décrété l’état d’urgence, bouclé les quartiers sous tension, installé des check-points pour imposer un blocus, sécuriser les entrées-sorties, et protéger au mieux les populations prises en otage. Cette intense période de combat de rue avait duré trois mois avant que les forces de l’ordre, assistées de phalanges militarisées privées, ne réussissent à rétablir un semblant de statu quo fragile. Pour atteindre un dénouement favorable, les forces régaliennes avaient dû négocier âprement des accès sécurisés aux zones sanctuarisées, avec les chefs de gang qui soumettaient la ville à leurs lois toujours plus restrictives, et bien sûr aux trafics sur lesquels reposait toute l’économie locale des quartiers. De nouveaux territoires urbains avaient dû être cédés pour un temps satisfaire leur insatiable appétit, jettant les habitants réfractaires à ce nouvel ordre sociétal sur les routes de l’exil ou dans les fosses communes. Au retour des enfants, traumatisés mais en bonne santé, Sélène, déterminée, avait exigé de quitter Paris. Elle avait ressorti leur correspondance avec les de Callancq et les prospectus transmis par Agnès. Deux jours plus tard, ils avaient signé le contrat qui allait sceller leur destinée. Dans la foulée, leur déménagement à Orlando avait été ficelé.
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