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Nationalité : France
Né(e) : 1886
Mort(e) le : 15/05/1954
Biographie :

Noré Brunel est le pseudonyme de Honoré, Paul, François Brunel. - Auteur dramatique et romancier

Source : Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Noré Brunel   (2)Voir plus

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
1. Ses volets clos, ses portes fermées et verrouillées, elle avait fait une longue et vaine station au petit coin qu’elle avait quitté plus assombrie que jamais, en poussant un soupir assez long, assez profond, assez vibrant pour que d’indiscrètes oreilles l’eussent pu croire enfanté au paroxysme de voluptés coupables.

2. Elle frotta, comme une allumette, son nez à un calendrier appendu à la muraille. Il portait de petites croix. Rouges et de petites croix noires : d’autres que mademoiselle Hortense l’eussent pris pour un cimetière. Les petites croix rouges marquaient des étapes de vingt-huit à trente jours et qui sont de règle chez une femme qui tient ses affaires en bon ordre. Elle ne s’y arrêta pas et s’intéressa seulement aux petites croix noires. Elles étaient un peu plus nombreuses. On en pouvait compter trois ou quatre par mois. Pourtant le mois de février, entamé depuis douze fois vingt-quatre heures, avait jusque-là refusé de se laisser croiser : c’est généralement un mois sans chaleur.

3. Or, soudain, elle pensa que ses soucis l’avaient détournée de sa quotidienne prière. Elle s’assit, fit pendre ses jambes et se laissa glisser sur la descente de lit. Une fois à genoux, le front collé contre les couvertures, elle marmonna le « Pater Noster », puis : - Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de nos entrailles…
Le mot d’entrailles l’arrêta net comme, sur une route, le moindre objet insolite arrête un cheval ombrageux. Encore qu’elle perçut tout ce qu’il y avait de monstrueusement profane dans la substitution que son esprit opérait, elle réalisa l’éclipse de l’image lumineuse de Jésus par l’image de ce qu’elle demandait à Dieu chaque jour et qui n’était point, précisément, le pain quotidien. Cependant elle se reprit et termina :
- Le fruit de vos entrailles est béni… Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Ainsi soit-il !
Le temps d’un éclair, dans l’instant qu’elle réintégrait les draps, elle crut que Dieu et la Vierge Marie l’avaient exaucée. Son espoir fut éphémère. Autant en emporte le vent !

4. Que les pilules Cours eussent réduit certains ventres, oui, peut-être. Mais le sien, non ! Le sien n’avait jamais rien voulu savoir. Le sien était un ventre irréductible. Son ventre, c’était le Verdun de son corps. Cent mille pilules ; trois cent mille comprimés ; cinq cent mille pastilles s’y étaient fait tuer sans résultats.

5. – Je vous demandais, récidiva mademoiselle Hortense, si vous savez comment les hommes donnent du plaisir aux femmes.
Un nouveau silence s’étala entre elles. Leur rouge s’assombrit. Puis, tenant ses yeux baissés, Mademoiselle Adèle dit :
- La rue nous donne parfois de honteux spectacles et j’ai vu des chines se livrer à des jeux coupables. J’imagine que…
- Je l’imagine aussi, avoua mademoiselle Hortense. Et c’est pour cette raison que je me suis demandée si l’acte d’amour ne procure pas aux femmes mariées – comment dirai-je, ma pauvre ?- une sorte de… - voulez-vous m’aider ?... un instrument susceptible, par ses mouvements de va-et-vient, de… - vous permettez ? – de ramoner pour ainsi dire leur abdomen, de dégager les voies et de favoriser l’évacuation des matières que nous gardons si obstinément, vous et moi. Parce que s’il en était ainsi…
- Je ne suppose pas, remarqua mademoiselle Adèle, que vous soyez venue me voir dans l’intention de m’engager à prendre un amant comme remède ?
- Dieu m’en garde ! protesta mademoiselle Hortense. Je ne parlais que pour mon édification.
Encore qu’il ne fit point chaud elle suait abondamment. Son effort avait dépassé en intensité ceux qu’elle avait accoutumé de faire au petit coin.

6. Malentendu chez le docteur
- De quelle couleur sont vos fèces, mademoiselle ?
La foudre clouant au sol les pieds d’Hortense ne l’eût pas plus bouleversée que cette question. Elle en souffrit, en sa pudeur, comme d’une soudaine et horrible blessure. Des flots de sang jaillirent sous la peau jaune de son visage ; ses yeux battirent ; son cœur se serra et de lointains grondements de ses entrailles parurent provenir d’une meute de dogues. Mais elle parvint à se ressaisir. Pour pouvoir retourner guérie elle eût souffert tous les martyres.
- Vous me pardonnerez, monsieur le Docteur, balbutia-t-elle ; mais je n’ai jamais eu la curiosité de les regarder. Et même je peux vous dire que si la coupable envie n’en était venue, j’aurais été, pechère ! bien embarrassée pour la raison que je ne possède pas d’armoire à glace et que mes miroirs sont placés trop hauts.
Alors Esculape consentit à se dérider le temps d’une seconde.
- Il y a fèces et fesses, mademoiselle Tarnagas, dit-il. J’entendais les fèces avec un c et non point celles qui portent deux s. Vous confondiez lanterne et bougie. Vous n’avez jamais regardé vos selles ?
Encore mal revenue à elle, mademoiselle Hortense hésita.
- Ne voyez en moi qu’un praticien, dit le médecin pour l’encourager. Rien n’est honteux pour la Science, et si vous tenez à la guérison il ne faudra rien me cacher.
- J’ai confiance en vous, dit Hortense.
Alors elle donna des détails. Et durant qu’elle parlait, le médecin prenait des notes. Puis, lorsqu’elle eut fini :
- Voulez-vous vous dévêtir, je vous prie ?
Désormais prête à tout, elle dénoua, dégrafa, déboutonna et, un à un, fit tomber ses voiles. Et lorsqu’il ne lui resta plus que ses bas et sa chemise, mademoiselle Hortense joignit les mains et leva les yeux comme pour prendre le Ciel à témoin de son sacrifice. Elle ne songeait point à Dieu. Elle songeait à M. Auguste Coufin et il lui semblait qu’elle lui était infidèle.

…/… Vous observerez bien toutes ces prescriptions, mademoiselle, si vous voulez guérir. Et puis vous aurez l’obligeance de surveiller attentivement vos fèces. C’est l’essentiel. D’elles, plus encore que de mes propres observations, je saurai constamment où vous en êtes. N’oubliez point, mademoiselle Tarnagas, que les fèces c’est l’individu : « Montre-moi tes fèces et je te dirai qui tu es. » Excrementum mihi ostende, tum vero qui sis ostendam.

7. - Je suis plus constipée qu’une meule de moulin
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