L'ordre du monde -
Le matin, je cueille les herbes du jardin. La terre,
encore fraîche, sort avec les racines, et se mélange
au brouillard de l'aube. Alors le monde
s'inverse : le ciel, que je ne vois pas, est
sous la terre ; et les racines montent
en suivant une direction invisible. De
la maison, pourtant, m'appelle une odeur
de café : comme si quelqu'un me disait
de me réveiller, une seconde fois,
pour que les racines croissent dans
la terre et que le brouillard, se dissipant, laisse voir le bleu.
(extrait de "Méditation sur des ruines") - p. 224