AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Jeanmarc30


L’Antiquité grecque et romaine est si évidemment présente dans l’imagerie révolutionnaire et impériale que nous avons certainement tendance à lui attribuer le rôle d’un modèle conscient, sinon même d’un point d’origine objectif, pour un très grand nombre d’idées, et même d’institutions. Les Français de la République et de la Grande Nation seraient en somme des Grecs et des Romains ressuscités, ceux qui auraient réveillé ce « monde mort » dont parlait Saint-Just, précisément à propos de Rome. Tout n’est certes pas faux ni arbitraire dans cette idée reçue. La lecture de la littérature politique – discours, pamphlets, ouvrages théoriques – d’époque révolutionnaire montre que les allusions ou les références à l’antique étaient un peu plus qu’une mode : au plan idéologique ou culturel, que ce soit pour s’y identifier ou s’en démarquer, on pense à Sparte, à Athènes et à Rome de façon insistante et continue. On sait d’autre part combien, dans le décor presque théâtral au milieu duquel se déroule symboliquement la grande aventure morale et politique de la Révolution et plus tard de l’Empire, les mots, les noms propres, les attitudes, les métaphores, jusqu’aux costumes, aux titres, au mobilier, tendent à créer cette impression : de Saint-Just (mais pas tellement de Robespierre) à Babeuf, de Marat et David à Bonaparte, en somme, on « se drape à l’antique ». Le fait est patent, et, dans certains de ses aspects, assez bien étudié.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}