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Citation de Jeanmarc30


La IIIe République est née sans grandeur : le 4 septembre 1870 marque autant une défaite des armes face à l’ennemi extérieur qu’une insurrection héroïque ; le massacre des Communards lors de la Semaine sanglante, en mai 1871, rappelle en plus horrible la répression des ouvriers insurgés en juin 1848 ; les lois constitutionnelles de 1875 sont l’œuvre d’un compromis entre républicains et orléanistes... Bref, malgré la figure haute en couleur d’un Gambetta, rare personnage éponyme des temps opportunistes – lequel sut, du reste, troquer son image de radical patriote contre celle d’un homme d’État madré et circonspect –, le nouveau régime manquait d’élévation. L’aventure boulangiste exprimait, entre autres, la frustration d’une jeunesse insatisfaite, dont le romantisme s’était brisé sur la marmite en fonte d’une république pot-au-feu. L’affaire Dreyfus, qui éclate véritablement au début de l’année 1898, va enfin lui donner ce sceau de légende qui lui faisait tant défaut.
Le dreyfusisme, en effet, qui fut d’abord une insurrection de l’esprit contre l’injustice publique et le mensonge d’État, est devenu une référence clé de l’idéologie républicaine. Les combats menés tout au long du drame national par les partisans de la révision du procès Dreyfus et la victoire finale de ceux-ci se sont inscrits dans la mémoire républicaine, à la manière d’un mythe fondateur, demeuré encore vivant.
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