Il était maintenant assis sur une couverture pliée et dans la paume de ses mains ouvertes et fébriles, délicatement recueilli comme une corneille blessée : un pistolet automatique qu’il avait déterré de sa cachette par accident, quelques minutes plus tôt, en heurtant une latte irrégulière du plancher. Il touchait là pour la première fois de sa vie à une arme à feu et ça avait été comme un jeune chien découvrant son aboiement. Stupéfait par l’étrangeté de cette soudaine profération, mais pressentant qu’à travers elle il coïncidait avec sa nature, rejoignait sa destination.