La vitesse, la folle diversité des vitesses du monde environnant, me fascina pendant toute mon enfance. Les gens se déplaçaient à des allures différentes, et les animaux bien plus encore. Les ailes des insectes bougeaient trop vite pour être visibles, même si la fréquence de leurs battements pouvait être déduite du son émis – un horrible mi très aigu pour les moustiques, ou un agréable vrombissement grave pour les gros bourdons qui volaient chaque été autour de nos roses trémières. Notre tortue, animal qui passait parfois une journée entière à traverser notre pelouse, semblait vivre dans une temporalité totalement différente.