J'ai décidé, pour aller au-delà de mon chagrin, de vivre sans Rafael comme s'il était toujours là. En version invisible. Un genre de remplaçant de Dieu. Là, mais pas là. Omniscient, on dit, je crois. Qui conseille, guide, contrôle tout, l'air de rien. Une âme qui tourne autour de moi, qui me protège, me juge aussi, et à qui je dois rendre des comptes, enfin dans ma tête, dans mes pensés. J'ai songé à mes libertaires de parents : Maman, Papa, je crois que ça y est, je l'ai vraiment choisi, mon Dieu. Et il s'appelle Rafael.