Mathilde a l'impression que, jour après jour, le château se referme sur elle. Que ses murs se rapprochent. Que sa chambre s'étrique. Asphyxiée par ces couches de tapisseries, ces rideaux en velours, ces papiers peints vieillots. Scrutée en permanence par les gardiens de Noirval. Ces tableaux des ancêtres qui l'observent, partout. Octave, Auguste, Virgile, leurs femmes derrière eux, en retrait. Plus des silhouettes qu'autre chose. Eux dans la lumière... Eux qui la jugent à travers leurs cadres... Pas une bonne mère, pas une bonne épouse. La honte des Mirval. On n'a pas le droit d'être malade dans cette famille, pas le droit d'être fragile.