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Citation de isabellecaventi


Il y eut un silence. Freud continua à tirer sur son cigare sans un mot et sans un battement de cil. Ses yeux sombres, très enfoncés dans leur orbite, avaient pris une intensité perçante. Soudain, il se pencha légèrement en avant, comme pour une confidence.
- Savez-vous d'où vient ma vocation ? Une nuit, je me réveillai dans l'obscurité et j'eus peur. J'appelai mais personne ne vint. Au lieu de me laisser aller à la panique, je me dis la chose suivante : désormais, je serai Freud, une lumière, faible et tremblotante, mais une lumière quand même au milieu de l'obscurité !
(...)
Freud se leva brusquement.
- Je regrette l'intérêt que porte Jung aux sciences occultes et à ces tables qui tournent. Il se pose des tas de questions. Pourquoi les animaux pressentent-ils l'orage et les tremblements de terre ? Pourquoi des horloges s'arrêtent-elles au moment de la mort de leur propriétaire ? Pourquoi avons-nous des rêves prémonitoires ?
Freud parlait d'une voix calme mais progressivement le ton se faisait plus sévère et plus tranchant.
- Je l'ai choqué en lui répondant : pourquoi perdre son temps avec ces questions sans intérêt ?
Le maître viennois eut un geste exaspéré.
- Et maintenant, il m'écrit en me parlant d'inconscient collectif ! On ne bâtit pas une science sur l'interprétation de mythes. Jung est un oiseau plongeur. Il remonte à la surface beaucoup trop de trésors oubliés pour une si jeune science. S'il continue, il finira par élaborer une théorie psychique tout à fait étrangère à notre système.

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