Le dimanche 23 octobre 1530, Guillaume Farel prêche à la collégiale ;
ses auditeurs s’échauffent ; ils brisent des statues, leur coupent le nez et crèvent les yeux d’une image de la Vierge ; le même soir, des soldats
neuchâtelois de retour d’une expédition à Genève – peut-être
frustrés de n’avoir pas pu se battre – mettent à sac la collégiale ;
le lendemain, les bourgeois achèvent méthodiquement l’ouvrage
: ils abattent le crucifix, renversent les autels, dispersent
la vaisselle liturgique et mangent les hosties.
Les partisans de la Réforme commettent le même iconoclasme à Dombresson, à Saint-Blaise, à Valangin ainsi que dans l’abbaye de Fontaine-André, entre Neuchâtel et Hauterive.
Le « plus » peut maintenant avoir lieu. Le 4 novembre, les bourgeois de Neuchâtel votent l’abolition de la messe à une majorité de 18 voix, sans que l’on sache exactement quel a été le nombre de votants.