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Citation de Zebra


page 67 [...] Olivier Bellamy - Après l'Italie, bien qu'étant toujours musicien de la cour de Salzbourg, vous avez tenté de trouver un poste à Munich. Mais cela n'a pas marché. Pourquoi ?
Wolfgang Amadeus Mozart - J'ai voulu m'entretenir avec le comte de Seeau. Mes cheveux étaient dans un tel désordre que je n'ai pu m'y rendre avant dix heures et demie. Quand j'arrivai, j'appris qu'il était parti pour la chasse. Le lendemain, je l'ai croisé aux portes de la ville. Il a été très aimable et m'a conseillé de demander directement audience à Son Altesse, le prince électeur, ou d'exposer mon affaire par écrit. Je le suppliai de tenir tout ceci secret : il me le promit. Quand je lui dis qu'ici il manquait vraiment un compositeur sérieux, il repartit : "Je le sais bien !" Je l'ai revu ensuite. Il était beaucoup plus grave et pas si naturel que la première fois. Il m'a dit avoir causé avec le prince électeur qui lui a dit :"A présent, c'est encore trop tôt. Qu'il parte, qu'il voyage en Italie, qu'il se rende célèbre !".

O.B. - C'est idiot : vous étiez déjà célèbre et vous vous étiez fait un nom en Italie.
W.A.M. - Nous y voila ! Quel effroyable engouement pour l'Italie ont la plupart de ces grands seigneurs ! Je me plaisais à Munich. En y restant un an ou deux, j'aurais pu me faire certainement honneur et profit par mon travail et j'aurais finalement été recherché par la Cour au lieu de la rechercher moi-même.

O.B. - Pourquoi n'êtes-vous pas resté à Munich ?
W.A.M. - Mon ami M. Albert (Franz Joseph Albert, propriétaire de l'auberge où Mozart a logé et où il s'est mesuré au clavier avec le virtuose Franz Ignaz von Beecke) voulait réunir dix bons amis qui m'auraient versé 1 ducat par mois, soit 10 ducats par mois ou 600 florins par an. Si, de plus, j'avais reçu du comte von Seeau seulement 200 florins, cela aurait fait 800 florins. C'était toujours mieux que Salzbourg où nous vivions avec 504 florins par an. J'ai finalement vu le prince électeur à qui j'ai offert mes services. "Ainsi vous avez tout à fait quitté Salzbourg ? - Salzbourg n'est pas un endroit pour moi, non, certainement. - Mon Dieu, quel jeune homme ! Mais votre père est encore à Salzbourg ? - Oui, Votre Altesse. Il se met humblement à vos pieds. Je suis déjà allé trois fois en Italie, j'ai écrit trois opéras, je suis membre de l'Académie de Bologne [...] - Oui, mon cher enfant ; mais il n'y a pas de vacance en ce moment. J'en suis désolé. - J'assure Votre Altesse que je ferais certainement honneur à Munich. - Oui, mais tout cela ne sert à rien ... Il n'y a pas de vacance." [...]
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