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Citation de Charybde2


Il eut un moment l’espoir d’appeler un taxi. Il tira de sa poche son téléphone pour constater que la zone était sans réseau. Il ne pouvait pas entrer dans la gare dont la porte condamnée disait assez l’abandon. La seule possibilité était de trouver quelqu’un. Il ramassa donc ses sacs pour aller sonner aux maisons – de minuscules pavillons ouvriers entourés de jardins mal entretenus. L’un d’eux avait le perron recouvert de ronces, mais à côté se dressait un bâtiment un peu moins sinistre. Le jeune homme avança jusqu’à la porte et sonna. Il entendit retentir un carillon, quelque part à l’intérieur. Mais ce fut tout.
Fataliste, il décida de marcher le long des champs pour faire du stop. La nuit rendait l’odeur des fleurs intense jusqu’à l’écoeurement. La journée avait été chaude et l’air en gardait une sorte de pesanteur. Le voyageur hâta le pas de peur d’être surpris par l’obscurité. Un instant il se demanda s’il ne valait pas mieux dormir sous l’abri de la gare ; puis, après réflexion, il décida de continuer à avancer.
Aux champs de colza succédèrent un bosquet, puis des parcelles de betteraves. Très loin sur une colline se devinaient les lumières d’un village où la vie s’était abritée, visible mais hors d’atteinte. Puis, la route longea un mur sur le côté gauche de la chaussée, certainement le mur d’un parc. Après trois ou quatre cents mètres, le mur laissa place à une haute grille de ferronnerie noire dont les battants ouvraient sur une allée gravillonnée. Au bout de l’allée, à demi dissimulée par les cimes de vieux arbres, la façade d’un manoir aux fenêtres violemment éclairées.
Le jeune homme tressaillit. Il ne lui restait plus beaucoup de temps avant la nuit. C’était sa dernière chance de trouver de l’aide. La maison semblait attendre des invités, même si pour l’heure il n’y avait encore aucune voiture dans le parc. On ne le recevrait sans doute pas de bon cœur, mais on ne lui refuserait pas un simple coup de fil. (Cécile Matt, « Heart trouble »)
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