Ce que subissent les enfants dans l'intimité familiale et à l'école se difuse de mille manières dans la vie sociale, politique et scientifique. La méconnaissance, voire le déni de l'influence de la violence éducative, mutilent notre approche de la réalité. Cette méconnaissance résulte elle-meme de la violence qui a modelé nos cerveaux à un âge où nous étions sans défense, Alice Miller avait avec justesse intitulé I'édition allemande originale de son livre L'Enfant sous terreur (Aubier Montaigne, 1993) : Tu ne t'apercevras de rien. Ainsi, la majorité de ceux qui devraient nous éclairer, les chercheurs, les scientifiques, « ne s'aperçoivent de rien », du moins dans ce domaine, et diffusent de vieux préjugés sous de nouveaux habit.