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Citations de Olivier Maurel (12)


De même, la phrase de Freud que Gérard Rabinovitch met en exergue de son livre : "l'expérience nous l'enseigne: le monde n'est pas une chambre d'enfant" est supposée nous faire regarder la réalité en face, loin des « contes de fées », ceux dont on berce les enfants et ceux dont se bercent les idéalistes.
Mais quel crédit peut-on accorder à cette prétendue lucidité qui, après avoir aperçu les abus sexuels qui pouvaient se dérouler dans les chambres d'enfants bien réelles, en a nié la réalité, qui n'a jamais accordé grande importance aux corrections dont les mêmes chambres d'enfants étaient souvent le lieu et qui, pour couronner le tout, grâce à la théorie des pulsions, a fait retomber sur les enfants la responsabilité de toutes les violences ?
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Ce que subissent les enfants dans l'intimité familiale et à l'école se difuse de mille manières dans la vie sociale, politique et scientifique. La méconnaissance, voire le déni de l'influence de la violence éducative, mutilent notre approche de la réalité. Cette méconnaissance résulte elle-meme de la violence qui a modelé nos cerveaux à un âge où nous étions sans défense, Alice Miller avait avec justesse intitulé I'édition allemande originale de son livre L'Enfant sous terreur (Aubier Montaigne, 1993) : Tu ne t'apercevras de rien. Ainsi, la majorité de ceux qui devraient nous éclairer, les chercheurs, les scientifiques, « ne s'aperçoivent de rien », du moins dans ce domaine, et diffusent de vieux préjugés sous de nouveaux habit.
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Finalement, ce triple mécanisme - exclusion défensive, modèle interne opérant et re-direction - permet aussi de comprendre que, paradoxalement, la remise en question de la violence éducative ne puisse en général s'effectuer spontanément que chez les hommes et les femmes qui ne l'ont pas subie, qui n'ont donc pas eu à l'exclure de leur champ de vision ni à la rediriger vers d'autres cibles. Les autres ont en général tendance à la défendre ; à moins qu'ils n'aient eu la chance de rencontrer un « témoin secourable », selon l'expression d'Alice Miller, qui les ait rendus capables de cette remise en question.
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Les interférences de la violence éducative avec les capacités innées des enfants, qu'il s'agisse de l'attachement, du mimétisme, de l'empathie ou de la soumission, ont donc en commun de les pousser à des comportements violents tout en leur donnant une propension à se soumettre à la violence.
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Certains y voient une intrusion de l'Etat dans la vie des familles. Mais on n'oppose pas cet argument à l'interdiction faite aux maris de frapper leur femme.
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La relation éducative, dans les familles, dans les écoles, dans les institutions, même s'il s'y mêle de l'affection et de la bienveillance, est depuis des millénaires une une relation de pouvoir. Ce pouvoir se justifie lui-même par la responsabilité des éducateurs et l'immaturité des enfants. Il s'exerce à travers diférentes formes de contraintes dont beaucoup, Sinon toutes, sont des formes de violence que les adultes supportent très mal quand elles leur sont infligées, mais qu'ils jugent normal de faire subir aux enfants.
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Humilier ses victimes, les torturer, faire de leur humiliation un spectacle, c'est un comportement acquis, culturel, qui ne doit rien à l'animal qui et en nous.
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Partout où on été faites des enquêtes sérieuses sur la violence éducative, elles donnent les mêmes résultats: 80 à 90% des enfants sont soumis à la violence éducative pratiquée dans leur pays.
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"Qu'est-ce qui peut d'avantage prédisposer au mal que le mal auparavant subi?"
Lytta Basset, Guérir du malheur
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Tout le monde peut-il devenir Hitler?

On entend souvent dire, notamment par des chrétiens ou par des personnes influencées par la psychanalyse: "N'importe qui peut devenir un monstre. Il s'en faut de très peu pour faire basculer le meilleur des hommes dans la monstruosité et le crime." Cette idée a un air sérieux, conscient, réaliste. Je me rappelle moi-même avoir dit à mes élèves, après avoir lu un livre de Jung: "Nous vivons tous sur un volcan intérieur qui peut entrer en éruption à chaque instant." Cette idée fait sérieux, mais elle est fausse.
Elle ne tient tout simplement pas compte de l'essentiel: le conditionnement à la violence qu'on a ou qu'on n'a pas subi dans l'enfance. Un enfant qui a subi des traumatismes et qui n'en est pas conscient, qui a accumulé, à cause de la violence ou de l'indifférence de ses parents, des abus sexuels qu'il a subis, une énorme charge de violence, peut effectivement devenir un criminel endurci, un "monstre", un Hitler. Un enfant qui a pu garder au cours de son enfance son intégrité, dont le cerveau n'a pas été perturbé par ses éducateurs, qui a été aimé et respecté, ne deviendra jamais un monstre. S'il lui arrive, sous la pression de circonstances particulières ou par accident, de commettre un délit, voir un crime, il en éprouvera de tels remords qu'il cherchera de toutes ses forces à le réparer. L'humanisme classique qui ne tient pas compte de cette distinction n'est qu'une pensée abstraite sans rapport avec la réalité des conditionnements subis par les enfants, et qui, de plus, dissimule cette réalité.
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En fait, l'important et ce qui déterminera à moyen et long terme des "gagnants" face à une crise, une "crisette" ou tout simplement la transgression d'une règle, c'est votre patience et votre capacité à intervenir au lieu de réagir au comportement. Si vous réagissez, vous déclarez à coup sûr deux perdants sans aucun gagnants: vous et votre enfant. Par contre si vous intervenez adéquatement, il y aura deux gagnants: vous mais également et sûrement votre enfant.
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Depuis l'apparition de l'homo sapiens, il y a quelques 200 000 ans, jusqu'au Néolithique, l'humanité a donc ou avoir à l'égard de ses enfants un comportement semblable à celui de ces chasseurs-cueilleurs et de ses cousins les grands singes, et n'a peut-être pas trouvé utile de leur infliger des punitions. Même en faisant remonter la pratique de la violence éducative à quelques milliers d'années avant que les premiers proverbes écrits n'en témoignent, ce ne serait que dans le dernier vingtième de son existence que l'espèce humaine se serait mise à brutaliser ses enfants. Or, il se trouve que c'est aussi au cours de cette période que sont apparues les traces des premiers conflits violents entre humains. S'agit-il d'une simple coïncidence ?
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