Mais la foule des lapins continuait à regarder. Ils n'avaient encore jamais vu quelqu'un qui ressemblât à Sultan. Des lapins noirs, ils en connaissaient; des lapins gris, il y en avait des quantités, mais des lapins blancs....
A la fin, une vieille lapine grise fit un pas en avant, fronça les sourcils d'un air critique et continua à regarder Sultan.
- Trop gros! dit-elle d'un ton catégorique.
- Trop blanc! remarqua un lapin juste derrière elle.
N'en croyant pas ses oreilles, Sultan les regarda de haut en bas. Comment ces vulgaires petits lapins gris osaient-ils le critiquer, lui, Sultan, l'Angora primé, le champion de toutes les expositions?
-Vraiment ? De tous les lapins idiots et ignorants ...
Sultan s'arrêta, hors d'haleine. Il se trouvait en centre de la garenne et tous les lapins du bois semblaient s'être assis là pour l'attendre.
-Vous ne reconnaissez donc pas un chasseur quand vous en voyez un ?
- Je... Je... Je pensais qu'il apportait notre dîner, murmura le malheureux lapin.
- Il cherchait son dîner, expliqua le lapin le plus proche.