Je n'écris presque plus de poèmes. Parfois, quelques mots naissent dans le creux de mes silences, mais je tends la main vers eux avec tant de furie, que j'arrache leurs bourgeons et il ne reste rien. Grand-père et toi, vous auriez su quoi faire, mais moi je ne sais pas.
Tu disais que tu avais une incroyable mémoire et qu'il te fallait vivre de belles choses, car tu étais condamné à te souvenir de tout.
Moi aussi, je me souviens de tout, et la nuit je supplie qu'on me laisse oublier.