Et c'est alors que Maman se met à chanter - d'abord un fredonnement sourd comparable à celui des abeilles dans la forêt, puis tout doucement, les premiers mots sortant de sa bouche vermeil se distinguent les uns des autres, elle sourit, libérant toutes ses forces, les mots crépitent et filet comme les eaux de l'ogre, le vent soulève ses couplets au-delà de la colline, au-delà de la rivière, au-delà de la colline, au-delà de la propriété de la Butte-aux-Coqs, au-delà du bois de pin, et même encore au-delà de l'au-delà. Je suis au monde la seule créature sur terre à avoir eu pour moule les berceuses de Maman.