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3.78/5 (sur 16 notes)

Nationalité : Lettonie
Biographie :

Osvalds Zebris est un écrivain et journaliste letton. Il a étudié l'économie à l'université, avant d'entamer une carrière dans les relations publiques et les communications. Son premier livre était un recueil de nouvelles intitulé Brīvība tīklos. Il a remporté un prix de littérature lettone en 2010.

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Au beau milieu de la cour de sa nouvelle demeure, Arvids nous attend, seul. Grand , large, emmitouflé dans une épaisse pelisse à col de fourrure frisée son visage me semble inchangé. Il est identique à ce qu'il était ce joli matin d'été, lorsqu'il était venu à ma rencontre, un pied sur le chemin et l'autre dans le champ de seigle. Chacun d'entre nous a eu un jour ou l'autre maille à partir avec Arvids. Valdis a participé à la falsification de la lettre falsifiée, le gros Karlis a été humilié au bord du lac devant tous les garçons de l'école, Fricis a été mis à la porte de la ferme des Gaijkalms, et c'est même après cet épisode qu'il s'est convaincu que ces gens étaient de la race des propriétaires, des riches, des oppresseurs - les gardiens de la cage où l'on prive le peuple de sa liberté.
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Et c'est alors que Maman se met à chanter - d'abord un fredonnement sourd comparable à celui des abeilles dans la forêt, puis tout doucement, les premiers mots sortant de sa bouche vermeil se distinguent les uns des autres, elle sourit, libérant toutes ses forces, les mots crépitent et filet comme les eaux de l'ogre, le vent soulève ses couplets au-delà de la colline, au-delà de la rivière, au-delà de la colline, au-delà de la propriété de la Butte-aux-Coqs, au-delà du bois de pin, et même encore au-delà de l'au-delà. Je suis au monde la seule créature sur terre à avoir eu pour moule les berceuses de Maman.
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– Nous avons commencé par la liberté d’expression, par ce qu’il y a de plus simple, et nous avons dit tout haut : Non ! C’est assez ! (Fricis relève le menton, sa main virevolte au-dessus de sa tête et heurte une poutre noircie.) Nous fûmes les premiers à nous lever. Les villes répondirent à l’appel, puis nous rejoignirent les chemins de fer et la poste qui se mirent à l’arrêt. Il faut désormais faire le pas suivant : aller de l’avant et montrer que les rangs des opprimés sont serrés et puissants, et que la liberté d’expression seule ne leur suffit plus. Ils veulent pouvoir participer aux décisions qui les concernent, ils veulent prendre part eux-mêmes au gouvernement ! Cette exigence requiert la forme la plus élevée de la liberté, à savoir la République.

Les yeux mi-clos, il projette sa voix qui domine le brouhaha de la foule, les milliers de casquettes, les drapeaux rouges, qui survole l’esprit de tous les opprimés, et de tous ceux qui, jusque dans le dénuement le plus complet, arborent crânement leur frugalité.

Dans la pénombre de la maison des Reiznieks, la dizaine de paysans désemparés qui sont réunis observent Fricis comme s’il s’agissait d’une apparition. Silence. Dans le poêle craquent des morceaux de planches, et tout se passe comme si chacun voulait se saisir de ces mots à peine tiédis, les enfouir sous son oreiller, et sombrer bien aise dans un sommeil sans nuage. Ou encore les reproduire et les encadrer entre quatre baguettes de bois bien rabotées, bien lissées, et les accrocher au mur à la place qu’occupait jusqu’alors le portrait du tsar de toutes les Russies. Je sens que la petite pièce est en train de naître, et qu’elle sera un jour assez forte pour balayer toutes les résistances qui viendraient entraver la marche allègre vers cette liberté neuve.
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- Crois-tu , Arvids, que les gens agissent ainsi par gaieté de cœur ? Je ne crois pas que dans ce monde
créé par Dieu les hommes naissent mauvais .
- Qu’est ce qui fait qu’ils le deviennent alors ?
- La peur , mon fils ! Seulement la peur , rien que la peur . Elle nous empoisonne , elle nous plaque face contre terre , elle nous rend plats et lisses comme des déserts de cendres , sans colline ni relief. Certains d’entre nous deviennent comme les blés , d’autres comme le chiendent que le paysan fauche et lie en bottes pour allumer son feu .
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Comme tu le sais , celui qui donne la mort à un homme anéantit un monde entier, mais celui qui sauve un homme , sauve aussi le monde.
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- Comment ça, mon frère ?
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