En 1943, le jeune Constant Paisant, natif d’Éteaux, n’avait pas vingt ans, mais il n’acceptait
pas de se plier aux volontés de l’occupant (son père avait connu les tranchées de 1914 et la
famille avait pleuré la disparition de deux de ses proches). Par ailleurs, il n’avait pas de
sympathie pour le régime de Vichy qui, outre la dette de guerre alimentée par les réquisitions,
voulait envoyer les jeunes de sa génération en supplément de main-d’œuvre dans les usines
nazies d’armement.
La vie clandestine des maquis lui semblait, à lui et à ses camarades, la seule voie de l’espoir.
À La Roche-sur-Foron, une compagnie FTP (francs-tireurs et partisans) était en train de se
constituer. Constant Paisant y fit ses premières armes face à l’état de siège et à la répression
qui s’était abattue sur la Haute-Savoie. Une voie qui allait le conduire sur les contreforts nord
du plateau des Glières, puis dans la sanglante exfiltration du plateau, avant la reconstitution
des forces résistantes, suivie de la libération d’Annecy, de la Haute-Savoie et de la poursuite
des combats de la Libération en Alsace avec les Alliés.