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Citation de Pasoa


Pasoa
27 septembre 2023
L'ombre que je sondais ne m'appartient plus.
J'ai la joie du mât, la joie durable.
J'ai le legs des forêts, j'ai le vent du chemin
et j'ai l'ardeur d'un jour sous la clarté terrestre.

Je n'écris pas pour être emprisonné par d'autres livres
ni pour des apprentis avides d'être lys
mais pour de simples habitants, ceux qui demandent la lune et l'eau, les éléments de l'ordre immuable, écoles, pain et vin, guitares et outils.

J'écris pour le peuple et bien qu'il ne puisse
encore
lire ma poésie avec ses yeux ruraux.
L'instant viendra où une ligne, vent
qui agita ma vie, arrivera à ses oreilles :
alors le paysan lèvera les yeux sur la glèbe,
le mineur sourira en détachant la pierre,
le garde-frein en sueur épongera son front,
le pêcheur verra mieux scintiller le poisson
qui brûlera ses mains en sa palpitation,
et le mécanicien, lavé de frais et fleurant bon
le savon, aimera regarder mes poèmes.
Peut-être diront-ils : « C'était un camarade.»
Il ne m'en faut pas plus. C'est la couronne
que je veux.


(extrait de "La grande joie" in "Je suis" - pp. 509-510).

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