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Citation de Charybde2


À son tour, la seconde bataille de Celaya, comme la première, subit la vision simplificatrice des historiens et des chercheurs. Jeffrey Pilcher, un analyste militaire américain, échafaudera une thèse selon laquelle « Pancho Villa chevauche vers la légende mexicaine, porté par le mythe de la cavalerie », et il parle des trente charges de cavalerie de Celaya dont il explique l’échec de la façon suivante : « Cavaliers contre mitrailleuses3, ajoutant une lapalissade un peu étrange : « Le cheval est tellement important dans la culture du fermier que ce dernier n’ose le perdre sous le feu des mitrailleuses. » Adolfo Carrasco associe les barbelés mythiques aux très réelles mitrailleuses, dont il attribue le commandement à des conseillers américains, et après avoir signalé justement que « la cavalerie villiste se retrouva piégée dans les tranchées », il invente de prétendus biplans d’Obregón qui auraient sérieusement mis à mal l’artillerie villiste. En résumé : charges de cavalerie contre mitrailleuses, suggérant de nouveau le primitif contre la modernité.
Wolf partira d’un présupposé erroné, celui de la supériorité numérique des villistes, et il soulignera que « la victoire ne fut pas du côté des Dorados, mais de leurs ennemis […] une armée spécialisée ». Malheureusement pour la thèse de Wolf, s’il y avait quelque chose de spécialisé dans le paysage guerrier mexicain, c’était bien la machine militaire de la division du Nord [NDLR : l’armée villiste], beaucoup plus professionnelle que l’armée d’opérations d’Obregón. Wolf s’égare en partant de l’analyse d’autres expériences de guerre paysanne, il ne veut voir dans le villisme qu’une horde chaotique de fermiers indisciplinés, ce qui n’a jamais été le cas, ne lui en déplaise.
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