Pailadzo Captanian, arménienne femme d’instituteur et honorable mère de famille de Samsoun, tint un journal détaillé des tragiques événements qui marquèrent sa déportation. Destination initiale : Deïr-Ul-Zor, lieu de sinistre mémoire de la destruction raisonnée et programmée où furent massacrés près de 200 000 Arméniens. Heureusement pour elle, son voyage au bout de l'enfer prendra fin à Alep.
Le journal qu’elle tenait ayant été perdu, elle a restitué de façon méthodique et structurée ses souvenirs profondément marqués par les souffrances et les humiliations endurées durant son épouvantable marche au sein des caravanes de déportés.
Dans son avant-propos, elle précise : « Est-il possible de décrire les horreurs d'une pareille situation ? Non. La férocité délirante qui s'acharna sur nous est impossible à exprimer, tant elle dépasse toute imagination, comme toute expression humaine. Seules les victimes peuvent réaliser, dans leur propre souvenir, ce qui est et restera impossible à décrire. »
Les “Mémoires d’une déportée arménienne” furent publiés à Paris par l’éditeur Flinikowski, en 1919.
Ce document de Pailadzo Captanian constitue à coup sûr un témoignage capital sur le génocide arménien et les déportations de 1915.