Elle n’avait ni faim, ni sommeil, ni soif. Elle n’était pas non plus fatiguée, ni accablée de ces pressentiments qui nous relient au règne animal, ou des regrets inhérents à certaines femmes, ou encore de ces espoirs qui sont ce qu’il y a de plus futile dans la vie. Elle se sentait accomplie dans le corps qui lui avait été assigné, délivrée de ces ambiguïtés et de ces incertitudes qui, il y a peu encore, en estompaient les contours. De temps à autre, quand elle se hasardait à contempler son âme, elle était juste étonnée de la voir désencombrée et emplie de paix, comme par enchantement.