C'est cela le prodige de Van Gogh : la véhémence avec laquelle, dans son imagination, chaque élément caractéristique devient intensément expressif. Il semble parfois peindre avec ses ongles et son haleine, et il parvint à insuffler cette haleine à la terre, entre un tas de paille jaune et un frémissement d,ailes dans le ciel.
Dans un tableau je voudrais dire quelque chose de consolant comme la musique. Je voudrais peindre des hommes ou des femmes avec ce je sais quoi d'éternel, dont autrefois le nimbe était le symbole, et que nous cherchons par le rayonnement même, par la vibration de nos colorations.
J'exerce un métier qui est sale et difficile : la peinture (...) Mais, étant ce que je suis, je travaille souvent avec plaisir et j'entrevois la possibilité de faire un jour des tableaux où il y aura un peu de fraîcheur de jeunesse, ma propre jeunesse étant l'une de choses que j'ai perdues.
Peindre le personnage paysan en action, voilà, je le répète, qui est essentiellement moderne, le coeur même de l'art moderne, une chose que n'ont faite li les Grecs, ni la Renaissance, ni la vieille école hollandaise. C'est là, chez moi une chose à laquelle je pense tous les jours.
Je peu bien dans la vie et dans la peinture aussi me passer du bon Dieu, mais je ne puis pas, moi souffrant, me passer de quelque chose plus grand que moi, qui est est ma vie, la puissance de créer.
Je sens en moi une grande force créatrice et je sais qu'un jour viendra où je serai à même de produire régulièrement tous les jours de bonnes choses.