Pascal Chabot

Mais ces stratégies personnelles pour faire face à un trouble de civilisation ne doivent pas laisser dans l'ombre la dimension centrale du problème, qui est philosophique et politique. Quelle conception de l'existence doit-on valoriser pour que travailler ait un sens et permette d'épanouir intégralement la personne? Voilà la question que pose le burn-out. Ce n'est pas une maladie de tire-au-flanc qui veulent moins travailler, mais une demande légitime de personnes qui entendent mieux travailler et qui savent que, dans cette vie finie, le travail est un pourvoyeur fondamental de sens. Il est donc sain de requérir de lui la possibilité de cet épanouissement. Quand on les écoute. les individus qui passent par cette épreuve sont souvent passionnants dans leurs recherches et leurs interrogations. Ils sont les sentinelles du travail, qui témoignent que certaines voies sont impraticables et qui réfléchissent, en se désembourbant, sur les chemins à prendre.